La croissance de l’apprentissage fortement due au supérieur, selon le ministère du Travail
- Publié le 02 septembre 2022
- Mis à jour le 02 septembre 2022
- digiSchool
La très forte augmentation des entrées en apprentissage entre 2018 et 2021 est portée à 75 % par des formations de niveau bac +2 ou plus, selon une étude publiée jeudi par le ministère du Travail, confirmant le poids du supérieur dans l’apprentissage.
digiSchool avec AFP.
« Alors qu’en 2018, près de quatre nouveaux contrats d’apprentissage privés sur dix préparaient à une formation du supérieur, cette proportion atteint six sur dix en 2021 », précise la direction des statistiques du ministère du Travail (Dares).
Les niveaux bac +3 ou plus représentent 38 % des contrats contre 20 % en 2018. La part des bac +2 s’élève à 22 % contre 18 % trois ans avant. La Dares rappelle que 733 200 contrats d’apprentissage ont débuté en 2021, soit 38 % de plus qu’en 2020.
« Sur deux ans, entre 2019 et 2021, le nombre d’entrées double », souligne-t-elle. Fin 2021, le nombre d’apprentis s’élève à 892 100, soit 33 % de plus que fin 2020.
Pour la Dares, cette croissance s’explique à la fois par la réforme de 2018 (qui a notamment libéralisé l’ouverture de centres de formation et élargi l’apprentissage aux 26-29 ans), ainsi que par l’aide exceptionnelle (5 000 euros pour l’embauche d’un mineur, 8 000 euros pour un majeur) mise en place mi-2020 en réponse à la crise sanitaire du Covid-19.
Cette aide exceptionnelle – prolongée pour l’instant jusque fin 2022 – a contribué à cet essor dans le supérieur car les formations du supérieur peuvent y être éligibles, ce qui n’était pas le cas avec l’aide précédente à laquelle elle s’est substituée.
En conséquence, les apprentis sont de plus en plus âgés. Les mineurs représentent seulement 19 % des nouveaux contrats en 2021 contre 37 % en 2018. Par secteur, la part du tertiaire progresse de 12 points entre 2018 et 2021 pour s’établir à 71 %. La part des autres secteurs recule : -6 points pour l’industrie (à 15% en 2021), -5 points pour la construction (à 11%).
La Dares constate également une féminisation de l’apprentissage (44 % des contrats en 2021 contre 34 % en 2018) qui n’est pas seulement due à la tertiarisation. Les femmes représentent ainsi 11 % des contrats d’apprentissage commencés en 2021 dans la construction, contre 6 % en 2018.