Comment les grandes écoles gèrent-elles leur volet international pendant la pandémie ?

Publié le 11 janvier 2021
 • Mis à jour le 08 novembre 2023
 • digiSchool
La pandémie de Covid-19 a eu un impact considérable sur les cursus post-bac. Notamment sur les grandes écoles, qui basent une partie de leurs programmes sur les échanges internationaux. Malgré la fermeture des frontières, certaines ont assuré ce volet important de leurs formations, notamment grâce à l’enseignement à distance. Témoignages.

Avec la fermeture des frontières en raison du Covid-19, plusieurs grandes écoles sont dans l’incapacité d’assurer les échanges internationaux prévus dans leurs programmes. Pourtant, ceux-ci occupent une place prépondérante. Au point de justifier auprès des étudiants le prix (souvent très élevé) de leur formation. Ces écoles ont donc dû s’adapter afin de maintenir un volet international. Certaines l’ont fait via l’enseignement à distance et la mise en place d’outils numériques. D’autres ont pu envoyer leurs étudiants dans des pays européens.

Grandes écoles : quand les échanges à l’international deviennent virtuels

« Pour l’année académique 2019-20, nous avons dû gérer l’urgence des retours précipités, du passage quasi instantané des cours en ligne, du suivi des étudiants internationaux restés à EDC Paris Business School et des étudiants restés sur place », explique un porte-parole de l’école. Face à cette situation inédite, plusieurs solutions ont donc été rapidement mises en place. Notamment une plateforme de cours en ligne avec des tutoriels en français et en anglais. Mais aussi un mentorat et tutorat assurés par la personne en charge des cours en ligne, ou encore des caméras placées dans chaque salle de cours. Objectif : permettre aux étudiants non présents physiquement sur le campus de suivre les cours… en ligne.

C’est une technique à laquelle a également eu recours l’école de management ISIT pour une partie de ses étudiants internationaux. « Ces mobilités virtuelles, dans le cas des étudiants en échange, ou ces cursus à distance pour les étudiants internationaux admis dans notre programme grande école, ont été rendus possibles grâce à l’ouverture de notre campus numérique, indique l’école. Des caméras et la plateforme Microsoft Teams équipent dorénavant les salles de cours. Les enseignants ont été formés pour faire cours, hors période de confinement, à un public mixte ou hybride, en partie sur place et en partie à distance. »

Mais tous les échanges à l’international des grandes écoles ne sont pas nécessairement devenus virtuels. En effet, certains étudiants ont réussi à partir à l’étranger… mais peut-être pas aussi loin qu’ils l’auraient souhaité.

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La solution européenne pour maintenir certains échanges à l’international

Certaines écoles ont ainsi pu faire partir certains de leurs élèves à l’étranger, notamment dans des pays européens. À l’exemple de ceux l’ESTP Paris : « Nous réussissons à faire partir environ 300 élèves en mobilité internationale (projection sur 20/21) au lieu de 400 mobilités prévues (avant Covid) grâce à la réorientation de certains élèves sur des destinations européennes et plus « ouvertes ». »

L’école d’ingénieurs CESI a également conservé la possibilité de mobilités en Europe. De même, l’ISIT a maintenu ses destinations européennes, mais avec des échéances modifiées : « Cette année, nous avons choisi de reporter ces mobilités sortantes au deuxième semestre, en même temps que les départs en échange des nouveaux étudiants de troisième année, admis à la rentrée 2020. »

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Le prix des grandes écoles remis en question ?

Le coût des grandes écoles s’élève en moyenne à une dizaine de milliers d’euros. Si celles-ci ne peuvent pas assurer leur volet international, comment le justifier ? « La question ne s’est pas encore vraiment posée, sachant que la transition vers le numérique et les outils nécessaires à sa mise en place ont un véritable coût, explique l’EDC Paris Business School. Les stratégies en matière d’internationalisation vont vraisemblablement être repensées avec des parcours plus ciblés. Mais la présence physique des étudiants sur les campus n’est pas pour autant totalement éliminée. »

Pour l’école de commerce Rennes School of Business, « la question ne se pose pas ainsi, dès lors que nous maintenons notre dimension internationale ». Un point de vue partagé par l’ISIT, qui insiste sur le fait que l’international est « au cœur de ses formations ». En effet, son programme comporte un bloc de « perfectionnement linguistique commun ». Celui-ci vise à renforcer les compétences des étudiants dans trois langues différentes. Et les blocs de cours pluridisciplinaires et professionnalisants « se font également dans les trois langues de travail des étudiants ».

Quoiqu’il en soit, la situation actuelle est l’occasion pour les grandes écoles de repenser leurs enseignements. Quitte à continuer d’y apporter de nouveaux changements dans les mois à venir.

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