L'ostéopathie, pour humains ou pour animaux, est une médecine dite parallèle ou non conventionnelle. Elle repose sur l'idée que certains troubles fonctionnels, comme les migraines ou les spasmes, peuvent être traités par des manipulations du système musculo-squelettique.
En France, le titre d'ostéopathe est reconnu depuis 2002. Mais jusqu'en 2011, seuls les vétérinaires étaient autorisés à pratiquer l'ostéopathie animale, qui consiste à appliquer des techniques ostéopathiques aux animaux.
Les animaux aussi ont droit à la médecine douce
Cette pratique était surtout appliquée aux chevaux. "L'ostéopathie équine date des années 1980", indique Alise, étudiante à l’École d'ostéopathie animale (EOA) de Rennes. "Mais elle est applicable à tous les vertébrés". L'ostéopathie canine connaît un essor considérable.
Comme l'ostéopathie classique, elle nécessite une connaissance approfondie du fonctionnement corporel et des interactions entre le système nerveux, musculaire et osseux. D'autant plus qu'il s'agit de traiter des patients qui ne sont pas capables d'indiquer s'ils ont mal à tel ou tel endroit.
Un métier pour passionnés...
Pour travailler avec les animaux, il ne suffit pas d'avoir gardé un bon souvenir du poisson rouge de son enfance. Tout comme le vétérinaire, l'ostéopathe se consacre au bien-être de ses patients. La seule différence, c'est qu'il traite essentiellement des quadrupèdes.
Alise savait depuis longtemps qu'elle se consacrerait aux soins animaliers : "J'avais envie de faire un métier en rapport avec la santé animale. Après mon bac, j'ai d'abord exercé comme auxiliaire vétérinaire. J'ai multiplié les stages et les remplacements en clinique". Elle s'est tournée vers l'ostéopathie animale car elle souhaitait pouvoir faire plus. "Je connaissais déjà les médecines parallèles pour les animaux. J'ai fait un week-end de découverte du métier d'ostéopathe dans une école. Ça m'a beaucoup plus, donc je me suis inscrite !"
...d'animaux en tous genres
Les ostéopathes sont généralement spécialisés dans une espèce : équine, canine, bovine, etc. L'ostéopathie équine est la plus répandue, mais la démocratisation de cette discipline a permis d'étendre son champ d'action à d'autres espèces, notamment aux nouveaux animaux de compagnie (NAC) comme les rongeurs.
Quelle que soit l'espèce, la consultation se déroule de la même façon : "Il faut commencer par s'entretenir avec le propriétaire, pour connaître la raison de sa venue, quelles sont les conditions de vie de l'animal, son alimentation, etc.", explique Alise. "La deuxième étape consiste à observer l'animal à l'arrêt, puis en mouvement, avant de faire des palpations pour tester les articulations et trouver les zones sensibles".
Une fois le diagnostic établi, l'ostéopathe peut choisir de diriger l'animal vers un vétérinaire - notamment en cas de fracture - ou intervenir lui-même par manipulations, pour rétablir les fonctions de l'organisme.
Comment devenir ostéopathe animalier ?
L'ostéopathie animale est une jeune discipline. Elle n'est enseignée que depuis les années 1990. Si vous souhaitez vous lancer dans ce domaine, veillez à vérifier que l'établissement que vous choisirez a reçu l'agrément du ministère de la Santé. Cet agrément est le gage d'un socle commun de connaissances et de compétences indispensables à la pratique de l'ostéopathie.
Une formation ouverte à tous
La formation est accessible immédiatement après le baccalauréat, quelle que soit la section. "J'ai fait un baccalauréat littéraire, mais ça ne m'a pas posé problème pour intégrer l'école. J'avais déjà travaillé avec des animaux et j'étais motivée. C'est ce qui compte le plus", se souvient Alise.
Elle s'organise généralement sur 5 années et comprend de nombreux stages en milieu professionnel. Il est indispensable pour les élèves de passer au plus vite de la théorie à la pratique. "Nous avons des séances en conditions réelles sur différentes espèces. A l'EOA, nous sommes formés à l'ostéopathie équine, canine et bovine", explique Alise. Mais les étudiants abordent également d'autres espèces : "nous avons même fait une séance sur une oie !"
Un métier d'avenir
Depuis le décret de 2011, qui autorise les ostéopathes non-vétérinaires à exercer, le métier s'est largement démocratisé dans le milieu équin. Mais comme l'indique Alise, "les professionnels spécialistes des bovins sont encore peu nombreux".
N'imaginez pas que les ostéopathes n'exercent qu'en milieu rural. Ils sont de plus en plus nombreux à s'installer en ville, car la demande ne cesse d'augmenter pour les animaux de compagnie. Avec sa formation triple, Alise n'a que l'embarras du choix : "certains ont plus d'affinités avec certaines espèces et ne travailleront qu'avec celles-ci, mais pour le moment toutes les espèces m'intéressent, car elles ont chacune leurs particularités".
En cabinet ou en collaboration avec des cliniques vétérinaires, les ostéopathes doivent construire leur clientèle pas à pas. Alise en est consciente : "Pour ça, il faut compter 2 ou 3 ans après le diplôme. C'est un métier dans lequel le bon travail est récompensé. Tout fonctionne au bouche-à-oreille". Parisienne repentie, Alise est attirée par le milieu rural, ce qui ne sera pas pour déplaire à ses trois chats, ses deux lapins et son chien !