L’architecture attire près de 20.000 étudiants chaque année. Mais avec beaucoup d’appelés et peu d’élus, il est important de savoir où l’on veut postuler. Etudinfo vous donne quelques clés pour vous aider à faire ce choix draconien.
La formation
Un architecte est titulaire d’un diplôme d’État d’architecte, qui se prépare en cinq années après le bac. Il peut poursuivre ses études jusqu’à bac +8 en doctorat d’architecture. Pour être responsable d’un projet, il doit préparer une habilitation à la maîtrise d’œuvre en son nom propre (HMONP) en un an, après le master.
Les écoles
Écoles nationales supérieures d’architecture
En France, il existe 20 écoles nationales supérieures d’architecture (ENSA), placées sous tutelle directe du ministère de la Culture et de la communication. 40% des 18.000 étudiants des ENSA sont concentrés dans les 6 écoles franciliennes.
Elles sont accessibles sur dossier et souvent au terme d’épreuves écrites ou orales. En moyenne, seuls 10% des candidats pré-inscrits sont retenus à l'issue de ces épreuves. Cette année, les frais d’inscription étaient de 363 € au niveau licence et de 497 € au niveau master.
École spéciale d'architecture
L’ESA de Paris est en février 2014 la seule école privée d’architecture de France. Elle délivre des diplômes visés par l’État. L’école accueille environ 1.000 étudiants chaque année. Le coût de la formation est de 8.000 € pour les trois premières années et de 8.400 € en quatrième et cinquième année.
Institut national des sciences appliquées
L’INSA de Strasbourg est un établissement public, placé sous tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Il accueille chaque année une cinquantaine d’étudiants en architecture. L’entrée se fait sur concours.
Confluence
Dès la rentrée 2014, un nouvel établissement ouvrira ses portes à Lyon : l’école privée d’architecture Confluence, fondée par Odile Decq, ex-directrice de l’ESA. Le diplôme d’école ne donnera pas accès à l’habilitation MNOP. Confluence accueillera à terme 150 étudiants. Chacune des trois premières années leur coûtera 12.000 €. Il leur faudra débourser 14.000 € pour les deux dernières.
École Chaillot
Le département formation de la Cité de l’architecture et du patrimoine propose des formations spécialisantes post-diplôme. Le montant des droits d’inscription est fixé chaque année par le ministère de la Culture et de la communication. Il était de 968 € pour l’année 2013-2014.
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Comment faire son choix ?
Contrairement aux écoles d’ingénieurs, il n’existe aucun classement des écoles d’architecture. Il est primordial de se déplacer lors des journées portes ouvertes, qui ont lieu au printemps. L’enjeu n’est pas de déterminer quelle est la "meilleure" école, mais celle qui correspond le mieux à vos aspirations en rencontrant les professeurs et en détaillant les enseignements.
Les professeurs
Chaque enseignant a sa vision et son domaine de prédilection. Il existe différentes écoles de pensée en matière d'architecture. Au sein d’un même établissement, plusieurs courants totalement différents peuvent se côtoyer.
D’où l’importance de se rendre aux journées portes ouvertes : les études mais aussi les différentes facettes du métier d’architecte sont présentées par les professeurs eux-mêmes. C’est aussi l’occasion pour les futurs candidats de confronter l’idée qu’ils se font de la profession avec la réalité du travail.
Les enseignements
Il faut se renseigner sur les programmes, les compétences valorisées par chaque école : quelle est l’importance accordée au travail sur l’espace, à la question du logement ? Selon Karim Basbous, enseignant à l’ENSA de Normandie, chargé des activités culturelles de la Société Française des Architectes (SFA) et rédacteur en chef de la revue Le Visiteur, "le travail sur le logement, notamment le logement social, représente aujourd'hui 50% de l’activité d’un architecte".
L’insertion professionnelle
Quelle que soit l’école fréquentée, le diplôme délivré est le même. Un employeur choisira un architecte sur son book, plus que sur le prestige supposé de l’école qui l'a formé.
Observez le parcours des anciens étudiants après leur sortie de l’école. Combien sont devenus des architectes reconnus ? Dans quels domaines ? Des observatoires de l’insertion professionnelle en place dans les établissements produisent des statistiques sur le nombre de diplômés en activité, leur principale activité, etc.
Le témoignage de Ben
Ben est étudiant en première année à l’école nationale supérieure d’architecture (ENSA) de Paris-La Villette.
Pourquoi avoir choisir l’ENSA de La Villette ?
J’avais envisagé plusieurs écoles, mais je voulais intégrer l’ENSA de Paris-La Villette pour rejoindre le double cursus architecte-ingénieur (BAI).
J’ai postulé par Admission post-bac (APB). J’ai envoyé une lettre de motivation manuscrite pour expliquer mes objectifs et les raisons de mon choix, ainsi qu’un book d’une dizaine de pages, qui présentait quelques projets que j’avais réalisés, notamment en sculpture.
Le book n’est pas obligatoire mais il permet de montrer que l’on a un réel intérêt pour l’art en général et pour l’architecture en particulier. Ensuite, j’ai passé un entretien avec des professeurs de l’école.
Comment s’organise le double cursus ?
Le double cursus est organisé en partenariat avec l'école spéciale des travaux publics (ESTP) de Cachan. Il fonctionne dans les deux sens : architecte-ingénieur (BAI) ou ingénieur-architecte (BIA).
En première année, les élèves du bi-cursus architecte-ingénieur suivent la formation d’architecte à l’ENSA et reçoivent des enseignements supplémentaires en mathématiques avec des professeurs de l’ESTP. Nous avons réussi à nous organiser pour que le professeur se déplace à l’ENSA, mais ça n’est pas toujours possible.
Ce parcours permet de valider les deux diplômes d’architecte et d’ingénieur en seulement sept ans.
Pourquoi l’architecture ?
Au lycée, je ne savais pas vers quoi m’orienter. Je ne voulais pas me lancer dans une formation hyper-spécialisée. J’ai cherché un parcours qui m’apprendrait surtout à réfléchir sur des sujets divers.
Ce que je préfère dans les études d’architecture, c’est qu’on nous apprend à être autonomes, à développer nos idées et à mener nos projets à bien. Les enseignements sont variés : mathématiques, sociologie, arts plastiques, etc. Les étudiants ne sont pas simplement là pour dessiner des immeubles.
En sociologie par exemple, nous avons eu à analyser l’endroit où l’on vit, interroger nos voisins, réfléchir à l’impact de l’architecture sur la vie de tous les jours. C’était très intéressant.
Les études d’architecture ne mènent pas qu’au métier d’architecte et le double cursus en particulier ouvre de nombreuses possibilités de réorientation.