Police/gendarmerie : des formations et des métiers différents
Réunies sous le patronage du ministère de l'Intérieur, la Police et la Gendarmerie nationales n'ont pas fusionné pour autant. Etudinfo vous propose de découvrir quel uniforme est fait pour vous.
De nombreux métiers...
La police et la gendarmerie mobilisent des professionnels aux compétences variées, dans un but commun de maintien de l'ordre et de la sécurité de la population.
Police nationale
Les agents de la Police nationale sont fonctionnaires de l’État. Ils sont affectés dans les régions urbaines.
Les commissaires de police dirigent des services de la police nationale.
Les officiers de police les suppléent et commandent des équipes de gardiens de la paix.
Les gardiens de la paix assurent des fonctions de surveillance, de sécurité et d'aide auprès de la population civile.
Les adjoints de sécurité (ADS) assistent les fonctionnaires de police.
Les ingénieurs, techniciens et agents de la police technique et scientifique travaillent pour la police, la gendarmerie et les magistrats. Ils sont répartis en 5 services :
la division de la logistique opérationnelle,
la division des études, des liaisons et de la formation,
le service central d'identité judiciaire,
le service central de documentation criminelle,
le service de l'informatique et des traces technologiques.
Les attachés, secrétaires et adjoints d'administration constituent la filière administrative.
Les ingénieurs, contrôleurs et adjoints assurent les travaux d'études et de conception au sein des services techniques.
La filière des systèmes d'information et de communication (SIC) emploie également des techniciens et des ingénieurs spécialisés.
Gendarmerie nationale
Les gendarmes sont des militaires. A ce titre, ils vivent dans des casernes et peuvent être mobilisés si la situation l'exige.
Les 62.250 gendarmes départementaux travaillent au sein de brigades de l'unité territoriale, au plus près de la population des régions rurales et péri-urbaines.
Les 12.500 gendarmes mobiles font partie de l'unité de maintien de l'ordre et peuvent être appelés à se déplacer plus de 200 jours par an.
Les gendarmes du groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) interviennent en cas de crises extrêmes et dans la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme.
L'unité motorisée regroupe des gendarmes départementaux, des motocyclistes et des pilotes de voitures rapides d'intervention.
Les spécialiste des unités de recherche conduisent les enquêtes de police judiciaire. Tous les sous-officiers de gendarmerie sont également agents de la police judiciaire (APJ).
Basés en région parisienne, les fantassins et cavaliers de la Garde républicaine assurent la sécurité de la Présidence de la République et des palais nationaux.
Ces actions sont complétées par les gendarmes des unités spécialisées :
les gendarmes maritimes,
les gendarmes en montagne,
les gendarmes en unité nautique,
les maîtres de chien,
les enquêteurs subaquatiques,
la gendarmerie de l'air,
la gendarmerie des transports aériens, etc.
...et autant de formations
Au sein de la police : gardien de la paix
Pour devenir gardien de la paix, il faut passer les concours nationaux - à affectation nationale ou régionale Île-de-France - ou déconcentrés en Outre-mer. Le choix du concours dépend de l'affectation désirée :
les concours à affectation nationale permettent de choisir un poste sur tout le territoire, y compris en Île-de-France et en Outre-mer,
les concours à affectation régionale Île-de-France mènent aux postes dépendant des secrétariats généraux de Paris et Versailles,
les concours déconcentrés à des postes en Outre-mer.
Les candidats au concours externe doivent avoir entre 17 et 35 ans, être de nationalité française et titulaires du baccalauréat ou équivalent. Les candidats au concours interne, réservé aux ADS, cadets de la République et volontaires de la gendarmerie nationale, doivent avoir moins de 37 ans et peuvent postuler sans condition de diplôme.
Tous les candidats doivent remplir les conditions d'aptitude physique et avoir un casier judiciaire vierge. Les épreuves se déroulent en deux temps. La première session comporte :
une étude de texte,
un questionnaire de culture générale,
un questionnaire de français et de mathématiques,
des tests psychotechniques.
La deuxième partie du concours consiste en un entretien de motivation, des épreuves d'exercices physiques et un oral de langue étrangère. La réussite au concours permet de devenir élève gardien de la paix, à condition de s'engager à rester au service de l’État pendant 4 ans à compter de la titularisation.
C'est ce qu'a fait Axel, qui a passé le concours l'année dernière et vient de terminer sa formation : "La scolarité dure 12 mois : 5 mois en école, puis 3 mois en stage sur le terrain et à nouveau 3 mois de cours. Elle est rémunérée, les élèves touchent environ 1.300 € par mois". Ils deviennent ensuite stagiaires gardiens de la paix pour une durée d'un an avant d'être titularisés.
Axel a pour sa part décidé de suivre une formation complémentaire pour devenir policier en maintien de l'ordre (MO) au sein d'une compagnie républicaine de sécurité (CRS) : "Ce métier est une vocation, j'ai toujours su que je voulais faire partie de la Police nationale".
Les gardiens de la paix titularisés depuis 4 ans peuvent accéder au grade de brigadier, puis brigadier-chef et enfin major de police ou se présenter aux concours internes d'officier ou commissaire de police.
Au sein de la gendarmerie : sous-officier de gendarmerie
Pour devenir sous-officier de gendarmerie, il faut passer les épreuves écrites, orales et sportives du concours d'admission. Les candidats doivent être de nationalité française, avoir entre 18 et 35 ans et être titulaires du baccalauréat. La Gendarmerie nationale propose maintenant une classe préparatoire intégrée (CPIGN).
Les épreuves écrites consistent en une composition de culture générale, des tests psychotechniques et un test de langues ; les épreuves orales prennent la forme d'entretiens avec un jury et un psychologue. L'épreuve physique est un parcours d'obstacles.
Les admis entrent ensuite en formation dans l'une des quatre écoles de sous-officiers de la Gendarmerie nationale à Montluçon, Chaumont, Chateaulin et Tulle. La formation dure 12 mois, dont 3 mois de stage en unité, et est rémunérée. A la sortie de l'école, les sous-officiers intègrent immédiatement leur premier emploi au sein de la gendarmerie départementale ou mobile.
Comment choisir ?
Si vous êtes tenté(e)s par ces formations, veillez à vous renseigner sur le fonctionnement et l'organisation de chaque institution. La Gendarmerie et la Police nationales sont des services qui recrutent et offrent des possibilités de promotion interne. Mais inutile de vous lancer tête baissée : être gardien de la paix ou gendarme est plus qu'un métier. Il vaut mieux savoir à quoi s'attendre et être préparé !
"Beaucoup de candidats se présentent aux concours en pensant qu'il sera facile de devenir gardiens de la paix. Ils n'ont pas de réelle connaissance des services de police", constate le brigadier de police Bidaux, spécialiste de la sécurité routière et des addictions et formateur en région parisienne. "Cette année, il y avait 12.000 candidats pour 1.400 postes, mais ils n'étaient plus que 1.800 à l'issue de la première journée d'épreuves".
De son côté, la gendarmerie va mettre en place des réunions de présentation à destination des futurs candidats aux concours. Pour faire votre choix, n'oubliez pas l'essentiel : être militaire ou civil, telle est la question.
Si vous avez peur de changer d'avis, sachez que depuis 2011, des passerelles existent, qui permettent chaque année à 50 gendarmes d'être détachés dans le grade de gardiens de la paix et inversement. Ces détachements peuvent se faire à l'issue d'une formation d'adaptation à l'emploi d'une durée de 3 mois.