Combattre les clichés pour la mixité des métiers

Publié le 10 septembre 2020
 • Mis à jour le 13 septembre 2023
 • digiSchool
Les femmes sont peu nombreuses dans l’informatique, comme les hommes sont minoritaires dans le social. Et si toutes ces inégalités remontaient à l’enfance ou à l’adolescence, où nos choix sont inconsciemment guidés par les clichés qui bercent chaque profession ?

Article initialement publié le 05/02/18.

Les garçons aiment le bleu, jouent au foot et veulent devenir ingénieurs. Les filles ne jurent que par le rose, jouent à la poupée et veulent travailler dans le social. Et si on en finissait avec tous ces clichés qui orientent, dès le plus jeune âge, une personne dans une certaine direction, selon son genre ? Le choix d’un métier est une phase essentielle de l’adolescence, qui n’est pas sans influence. Mais s’il y a autant d’inégalités entre les femmes et les hommes dans certaines professions, c’est probablement à cause de ces stéréotypes si tranchés qui guident les choix d’orientation.

Mixité des métiers : un fossé entre les genres qui s’affirme

Si les professeurs et les établissements scolaires n’influencent en aucun cas les élèves pour qu’ils s’orientent vers telle ou telle filière, filles et garçons ne se lancent instinctivement pas dans les mêmes études.

Selon un document du ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, intitulé  « Vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes », publié en 2016, se basant sur des chiffres datant de 2014 principalement, les filles représentent :

  • 90% des élèves en première ST2S (Sciences et Technologies de la Santé et du Social)
  • 79% en première L
  • 77% en première STD2A (Sciences et Technologies du Design et des Arts Appliqués)
  • 60% en première ES
  • 46% en première S

Si les hommes et les femmes sont égaux, pourquoi tant d’écart entre les filières de baccalauréat ? Mais ce n’est que le début. Place à l’enseignement supérieur à présent. En 2014, les filles représentent :

  • 84% des étudiants en écoles paramédicales et sociales
  • 75% en écoles vétérinaires
  • 63% en écoles de journalisme et des écoles littéraires
  • 60% en écoles supérieures artistiques et culturelles
  • 59% en écoles juridiques et administratives

Un podium peu étonnant. Même en production, 90% des étudiants en habillement, textiles et cuir sont des filles, elles représentent 58% en métallurgie, puis, elles sont minoritaires dans toutes les autres spécialités.

Pourtant, nombreuses sont celles qui rêvent de devenir ingénieures, informaticiennes ou encore de porter l’uniforme. Mais certains métiers sont dits masculins comme d’autres sont dits féminins.

Voir aussi : Victoria, ingénieure aérospatiale engagée pour l’égalité

Ségolène, l’exception qui confirme la règle

Ségolène est ingénieure et développeuse Androïd chez digiSchool. Féminine, débrouillarde, férue d’informatique, elle combat tous les clichés à elle seule. Elle a fait un bac S spécialité Maths, puis une école d’ingénieur, à l’INSA, avec prépa intégrée.

Née dans une famille d’ingénieurs, elle commence à trouver sa voie dès le lycée. « Ce qui m’intéressait, c’était de comprendre comment les choses fonctionnaient, se combinaient entre elles et se concevaient », explique-t-elle.

D’après elle, « les filles ne se projettent pas dans les métiers techniques, de la même manière que les garçons ne se projettent pas non plus dans les métiers sociaux… ». Cet écart d’orientation entre les genres est surtout dû aux clichés que tout le monde a de certains métiers. Par exemple, les informaticiens sont souvent représentés comme des geeks boutonneux et asociaux : une jeune adolescente a alors plus de mal à se projeter dans un métier qui ne lui ressemble pas à première vue. Les réflexes de langue y sont aussi pour quelque chose, comme le terme d’« assistante sociale », quasiment toujours au féminin, qui exclut les hommes.

« Il faut réussir à se projeter dans un métier […] et y aller malgré les clichés que l’on peut avoir », affirme Ségolène.

Voir aussi : Quelles sont les soft skills à cultiver pour devenir ingénieur ?

Par Julia Vignon