Contrat d’engagement jeune (CEJ) : mode d’emploi

Publié le 28 février 2022
 • Mis à jour le 19 juillet 2023
 • digiSchool
Dernière réforme sociale du quinquennat, le Contrat d’engagement jeune (CEJ) entre en vigueur le 1er mars 2022, avec l’ambition de ramener vers la formation et l’emploi 400.000 jeunes par an, peu qualifiés et souvent hors radar des institutions. Ce nouveau dispositif prend le relais de la Garantie jeunes. Comment fonctionne le CEJ ? Qui est concerné ? Combien coûte-t-il ? On t’explique.
cej mode d'emploi

Par digiSchool, avec l’AFP.

Selon l’Insee, le taux des 15-29 ans « ni en emploi, ni en études, ni en formation » (Neet en anglais) était de 12,2 % au 4e trimestre 2021, soit près de 1,5 million. Certes, avec la reprise et le plan « un jeune, une solution », ce chiffre a retrouvé son niveau d’avant-crise. « Mais la part des Neet en France reste plus élevée que dans beaucoup de pays européens », a récemment rappelé Elisabeth Borne lors d’une rencontre sur le sujet au ministère du Travail. « Malgré la reprise, certains jeunes ne parviendront pas seuls à accéder à l’emploi et ont besoin d’un accompagnement. On ne peut pas continuer à donner à ces jeunes le sentiment qu’ils n’ont pas leur place », selon la ministre.

A qui s’adresse le contrat d’engagement jeune (CEJ) ?

Le CEJ s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans (29 ans en cas de handicap) « qui ne sont pas étudiants, ne suivent pas une formation et qui rencontrent des difficultés d’accès à l’emploi durable, appréciées au regard de la situation du jeune, notamment de la nature du contrat de travail et de sa quotité de travail », selon le décret le mettant en place.

C’est un droit ouvert : l’entrée en CEJ se fera sur la seule appréciation du conseiller de la Mission locale ou de Pôle emploi, sans quotas.

Le CEJ représente un investissement de 2,6 milliards d’euros, dont 80% viennent des 5,4 milliards du plan « un jeune, une solution ». Les effectifs de Pôle emploi ont été renforcés de 900 CDI et les Missions locales ont reçu une subvention complémentaire de 75 millions d’euros.

Emploi :Trouve un job étudiant sur la plateforme “1 jeune 1 solution”

Quelles différences avec la garantie jeune ?

L’objectif du CEJ est d’aider 400.000 d’entre eux en 2022, deux fois plus que l’objectif de 200.000 bénéficiaires de la Garantie jeunes en 2021 déjà difficile à atteindre (130.000 entrées en Garantie jeunes avaient été réalisées fin octobre).

Comme la Garantie jeunes, le CEJ pourra durer jusqu’à 12 mois, avec une prolongation exceptionnelle jusqu’à 18 mois.  Mais, alors que la Garantie jeunes proposait un accompagnement intensif pendant les quatre à six premières semaines du parcours seulement, le CEJ doit mettre en oeuvre un accompagnement de bout en bout, avec 15 à 20 heures d’activité par semaine. « L’intensité est un paramètre clé. On ne lâche pas la main du jeune, le conseiller va prescrire, vérifier, mesurer les progrès », explique Jean-Benoit Dujol, directeur du projet au ministère.

Ce plan d’action conclu entre le jeune et son conseiller référent doit prévoir « une mise en activité soutenue et régulière » (notamment par des immersions en entreprise, des formations, des actions sociales) visant à orienter le jeune vers l’emploi ou l’alternance.

Autre différence, le CEJ pourra être proposé par les agences de Pôle emploi et pas seulement les Missions locales. Pour éviter les ruptures de parcours, il se poursuivra lorsque le jeune entrera en formation, en Ecole de la deuxième chance, en service civique, etc…

Lire aussi :Sans diplôme ni formation, pourquoi ne pas te tourner vers une prépa apprentissage ?

Quelle rémunération en CEJ ? 

Comme avec la Garantie jeunes, les bénéficiaires majeurs pourront toucher une allocation mensuelle maximale de 500 euros s’ils respectent leurs obligations.  Les jeunes majeurs rattachés à un foyer imposable (de tranche I), pourront également toucher une allocation d’un montant de 300 euros. Pour les mineurs, ce sera 200 euros dans les deux cas.

Le jeune doit s’engager à participer à l’ensemble des actions prévues. Sinon il s’expose, dès le premier manquement, à des sanctions pouvant conduire à une suppression de son allocation et à une exclusion du dispositif.

Si la Garantie jeunes a permis, selon une étude de la Dares, une hausse de 10 points du taux d’emploi de ses bénéficiaires, la Cour des comptes a déploré « un degré d’intensité » de l’accompagnement qui « tend à baisser » après un premier mois d’ateliers collectifs en Mission locale.