Contrat d’engagement jeune : 110 000 bénéficiaires en trois mois

Publié le 20 juin 2022
 • Mis à jour le 19 juillet 2023
 • digiSchool

Environ 110 000 jeunes très éloignés de l’emploi ont signé un Contrat d’engagement jeune (CEJ) depuis son lancement début mars, selon Pôle emploi et les Missions locales.

contrat d'engagement jeune

digiSchool avec AFP.

D’une durée de six mois à un an (prolongeable exceptionnellement jusqu’à 18 mois), le CEJ a pris le relais de la Garantie jeunes, créée pendant le quinquennat Hollande.

Mais là où la Garantie jeunes proposait un accompagnement intensif, surtout les quatre à six premières semaines du parcours, le CEJ doit tenir cette intensité de bout en bout, avec 15 à 20 heures d’activité par semaine.

Immersions en entreprise, ateliers de recherche d’emploi, formations, participation à des jobs dating… les activités visent au retour à l’emploi. Pour éviter les ruptures de parcours, le CEJ se poursuit si le jeune entre en École de la deuxième chance, dans les établissements pour l’insertion dans l’emploi (Epide) locaux, en service civique…

Il s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans (29 en cas de handicap) « qui ne sont pas étudiants, ne suivent pas une formation et qui rencontrent des difficultés d’accès à l’emploi durable, appréciées au regard de la situation du jeune, notamment de la nature du contrat de travail et de sa quotité de travail ».

S’ils ne gagnent pas déjà plus par une allocation chômage, les majeurs peuvent bénéficier d’une allocation de 300 à 500 euros en fonction de leur situation fiscale. Les mineurs touchent 200 euros.

Voir aussi : Contrat d’engagement jeune : 70 000 bénéficiaires depuis son lancement en mars

Alors que la Garantie jeunes était uniquement opérée par les missions locales, le CEJ peut être aussi proposé pour les majeurs par Pôle emploi, qui y a dédié 1 660 conseillers pouvant accompagner chacun 30 jeunes maximum.

Parmi ces 110 000 jeunes, 60 000 sont ainsi accompagnés par Pôle emploi. Selon l’opérateur, 84 % sont de niveau bac ou infra-bac et 51,5 % ont entre 22 et 25 ans. 15,5 % sont issus des Quartiers de politique de la ville (QPV) contre 13 % des demandeurs d’emploi.

Au sein des Missions locales, les bénéficiaires sont plus jeunes (73 % ont moins de 21 ans) et plus de la moitié sont sans diplôme, ce qui correspond à la cible visée des jeunes peu ou pas qualifiés. À Pôle emploi, 30 % touchent plus de 500 euros d’allocation chômage par mois, ce qui indique que leur entrée en CEJ n’était pas motivée par des raisons financières mais par la perspective d’un accompagnement plus fort.

Le jeune doit s’engager à participer à l’ensemble des actions prévues. Sinon il s’expose à des sanctions pouvant conduire à une exclusion du dispositif.

Le CEJ se veut « un droit ouvert » sans limites, mais le gouvernement estimait lors de son lancement qu’il pourrait concerner 4 à 500 000 jeunes par an. Selon l’Insee, le taux des 15-29 ans « ni en emploi, ni en études, ni en formation » (Neet) était de 11,8 % au premier trimestre, soit 0,5 point au-dessous de son niveau d’avant-crise fin 2019.